Les systèmes embarqués sont des systèmes électroniques et informatiques autonomes contenus au sein d’un système plus large (véhicule, téléphone…). Ils intègrent une partie logicielle (software) et une partie matérielle (hardware). Il existe des systèmes simples, mais aussi des systèmes plus sophistiqués (intelligents, communicants, systèmes de systèmes…) appelés systèmes cyberphysiques (CPS).
Les systèmes embarqués connaissent aujourd’hui de fortes évolutions, tant en matière de technologies mobilisées que dans leurs domaines d’application.
Cette sophistication croissante des systèmes se matérialise notamment par le développement de systèmes communicants, interconnectés et intelligents.
Les défis du secteur
En matière de recrutement, les professionnels ont identifié trois enjeux-clés :
• Réduire les tensions au recrutement dans la filière
• Accompagner l’évolution des métiers
• Encourager la féminisation du secteur
• Accompagner les fins de carrière
Lors des Journées du Future 2023, Julie Devineau, Cheffe de projet Prospective METIER – OPCO ATLAS, nous a présenté quelques enseignements clés de l’étude qui a été menée pour le compte de l’OPIIEC (observatoire prospectif des métiers de la branche bureaux d’études sur le sujet des systèmes embarqués).
Cette étude s’est déroulée entre janvier et juin 2022 avec la participation et le soutien de l’OPCO ATLAS, des organisations professionnelles représentatives de la branche professionnelle des bureaux d’études techniques et d’Embedded France.
Portant sur l’emploi et la formation, l’étude revient sur les grandes transformations de la filière systèmes embarqués ces dernières années.
En s’appuyant sur les tendances de la filière, Julie note les constats suivants :
1️/Les entreprises de la filière recrutent, recrutent beaucoup et ont du mal à recruter.
2️/ La très grande majorité des entreprises interrogées rencontrent des difficultés à recruter sur l’un, voire tous les métiers concernés par les systèmes embarqués.
3️/Dans le top trois des métiers en tension sur les systèmes embarqués : l’ingénieur logiciel, l’ingénieur en cybersécurité que l’on renomme spécialiste systèmes embarqués et cybersécurité et l’architecte système embarqué.
4️/Quand on interroge les entreprises sur l’origine de ces tensions, elles pointent la rareté des compétences sur les systèmes embarqués et notamment des compétences de programmation, ainsi que la grande concurrence qu’il existe à l’intérieur de la filière pour obtenir ces talents qui sont rares et convoités.
L’une des origines de la rareté de ces talents, c’est le nombre de jeunes diplômés qui sont sortis et qui sortent toujours du système éducatif et de la formation initiale.
Les professionnels du secteur expliquent que, de leur point de vue, l’enjeu n’est pas tant qu’il n’y ait pas suffisamment de formations initiales spécialisées sur les systèmes embarqués, mais la difficulté à remplir ces formations.
Comment expliquer ce phénomène ?
Franck Bordas, président de l’UNPIUT, explique que les difficultés de recrutement des jeunes viennent des bacheliers qui ne s’orientent pas vers des filières scientifiques.
Jean-Michel Lefaure note qu’avec le BUT, l’idée est justement de réformer les diplômes de telle manière que les étudiants sortent avec les compétences attendues par les recruteurs. Ce qui est certain aujourd’hui, pour les sciences de l’ingénieur, on a du mal à remplir les BUT. Il faut que les entreprises rendent ces métiers attractifs !